Le Gers est devenu le terroir des festivals : country à Mirande, salsa à Vic, jazz à Marciac, astronomie à Fleurance, photographie à Lectoure…Cette terre qui enchante les collines en les habillant de cultures somptueuses (le blé, le tournesol) tourne la tête du juillettiste venu se perdre loin des bouchons autoroutiers et des vacances à la mer, faisant monter les marées à des rythmes insensés. Dans le Gers, les bouchons résonnent Tariquet, Colombelle, Pacherenc, blancs, rosés, rouges comme des gamberone di Babalù à la Paolo Conté. Dans le Gers, tout est bon, ou, du moins, fait du bien.
Et ce qui est sensiblement notoire est le fait que nul ne marche sur les plantes-bandes du voisin. Ainsi chaque bourg, si l’on excepte Auch (par les possibilités de financement) qui s’inscrit depuis des années dans l’art circacien et en devient une référence, peut vivre et conforter une saine singularité. Tout est vivant, quelle que soit l’époque où l’on y passe, l’été en étant un moment fort de couleurs, de jardins, de jeux d’ombres dans les ruelles, dans la magie des champs (des bottes de foins carrées, d’autres rondes), les tournesols sur pied, les ondulations des labours puis des récoltes qui brillent sur le dos des collines (comme un chat aimé que l’on caresse et dont on voit la trace de nos doigts sur le pelage).
Il y a dans le Gers ce que Dieu n’a pas trouvé dans le ciel : les couleurs de la vie quotidienne.
Et ce samedi-là, il faisait une chaleur d’Enfer.
A noter que le très agréable petit musée d’Art Naïf de Béraut a fermé, et pour ceux qui l’ont fréquenté, comme pour ceux qui y étaient exposés -de vraies pépites-, c’est une véritable tristesse.
AK Pô 27 07 2013